D’après Anton Tchekhov
Mise en scène Galin Stoev
Texte français Galin Stoev et Virginie Ferrere
Avec Suliane Brahim - sociétaire de la Comédie-Française, Caroline Chaniolleau, Sébastien Eveno - comédien permanent associé au projet de direction de la Comédie – CDN de Reims, Catherine Ferran - sociétaire honoraire de la Comédie-Française, Cyril Gueï, , Marie Razafindrakoto, Andrzej Seweryn - sociétaire honoraire de la Comédie-Française
Dressage Vincent Desprez
Scénographie Alban Ho Van
Lumières Elsa Revol
Son et musique Joan Cambon
Costumes Bjanka Adžić Ursulov
Assistanat à la mise en scène Virginie Ferrere
Réalisation du décor dans les Ateliers de construction du ThéâtredelaCité sous la direction de Michaël Labat
Production ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie
Coproduction La Comédie, Centre dramatique national de Reims
Durée estimée 2h
« Autour il n’y a que des types perchés. Va vivre deux ou trois ans avec eux et sans crier gare, tu deviens un type perché toi aussi. »
Oncle Vania
Dans une campagne profonde, ce qui reste d’une famille éclatée se rassemble pour essayer de vivre ensemble et réinventer un futur commun. Serebryakov, un professeur à la retraite, s’installe avec sa jeune épouse, Elena, dont la beauté foudroyante vient perturber les habitués du lieu. Le domaine, qui appartenait à sa première femme, défunte, est géré par Sonia, sa fille issue de ce premier mariage, et par son oncle, Vania.
Ce dernier vit dans un état de désillusion face à la médiocrité du professeur mais aussi face à sa propre vie gâchée. De plus, il est désespérément attiré par la beauté d’Elena qui, à son tour, est en train de réaliser l’impasse dans laquelle elle se trouve en quittant la grande ville et en se retrouvant au milieu de nulle part.
Le médecin de campagne Astrov, le seul ami de Vania, vient souvent leur rendre visite car le professeur Serebryakov est hypocondriaque mais aussi parce que le docteur, lui non plus, n’est pas insensible aux charmes d’Elena. Sonia, quant à elle, est secrètement amoureuse d’Astrov, mais elle sent que dans une compétition avec sa jeune belle-mère, elle n’a aucune chance.
Dans des situations à la fois banales et extrêmes, les protagonistes vont chercher une issue pour préserver leur humanité là où tous les espoirs sont condamnés.
Dans un mélange explosif de rêves brisés et de frustrations sexuelles, ils·elles animent une chorégraphie émotionnelle, une danse cruelle, tendre et bouleversante.
« – Le temps est bon, le ciel est bleu. Il fait frais.
– On ne peut pas trouver mieux comme temps pour se pendre. »
Oncle Vania
Je veux situer la pièce de Tchekhov dans un futur proche, dystopique, où après le collapse et l’effondrement du système, de plus en plus de gens quittent les villes pour s’installer à la campagne renouant avec la nature dans une démarche respectueuse de l’environnement. De petites communautés qui ont pour but de réinventer la notion de « vivre ensemble » et d’arriver à entrevoir un espoir pour l’avenir. Sauf qu’ici, chez Tchekhov, on a affaire à une très mauvaise constellation de personnages qui, à force d’avoir accumulé des frustrations émotionnelles, intellectuelles et sexuelles, se retrouvent face à leurs propres démons destructeurs. Tchekhov nous fait alors observer les croisements paradoxaux et les trajectoires émotives de ses protagonistes pour qu’une question surgisse dans notre esprit : si peu à peu nous sommes devenus des machines capables de ne produire que de la confrontation, comment peut-on réconcilier cette fonction avec notre profond désir humain d’être heureux, accomplis et aimés ?
Tchekhov plonge ses personnages dans une mélancolie ludique garnie d’une nervosité risible. Entre ces deux pôles opposés, ils vont souvent sacrifier leur intelligence et leur sensibilité juste pour pouvoir s’accrocher au moment présent, pour vivre une passion à la fois éphémère et vitale et pour ressentir la vie ne fusse que pour une minute dans sa totalité et sa splendeur. Leurs efforts resteront pathétiques et bouleversants à la fois, tandis que nous méditerons sur notre propre capacité à éprouver de la tendresse au milieu d’un futur empêché.
Face aux challenges contemporains liés à l’état de la planète et aux conflits humains qui la ravagent, dans notre époque marquée par de si grands bouleversements, le sourire mélancolique de Tchekhov résonne encore plus fort.
Galin Stoev
CRÉATION
Au ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie le 10 janvier 2023
2022-2023
ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie du 10 au 14 janvier 2023
Odéon 6e – Théâtre de l’Europe du 31 janvier au 26 février 2023
GRRRANIT Scène Nationale Belfort le 26 mai 2023
DISPONIBLE EN TOURNÉE SAISON 2023-24