Texte Yves Ravey
Adaptation Joël Jouanneau, Sandrine Lanno
Mise en scène Sandrine Lanno
Avec Philippe Duclos, Grégoire Œstermann
Collaboration artistique Isabelle Mateu
Scénographie Camille Rosa
Lumière Dominique Bruguière
Costumes Nathalie Pallandre
Musique et son Fanny Martin
Direction technique et régie générale Denis Arlot
Ingénieure du son Yolande Decarsin
Production L’Indicible Compagnie
Coproduction Centre dramatique national Besançon Franche-Comté, Comédie de Picardie
Soutiens DRAC Île-de-France, Région Île-de-France, La Ferme du Buisson - Scène Nationale de Marne-la-Vallée, Département de Seine-et-Marne et SPEDIDAM
Spectacle crée le 9 avril 2019 au Centre dramatique national Besançon Franche-Comté, roman publié aux Éditions de Minuit
Bonnet de bain de rigueur et maillot ad hoc, le prof d'anglais fait la brasse dans la piscine. Il accompagne les élèves en cours de natation. Mais deux collégiens se jettent sur lui, jouent à le couler. Il a bu la tasse, l'enseignant qui sort de l'eau, choqué. Mauvaise farce ou tentative d'assassinat ? L'institution publique se mobilise. Les élèves, les collègues, la principale, le censeur des études. On veut comprendre, on extrapole. On délire beaucoup aussi. Autorité abusive, surinterprétation, bonnes intentions et folies d'un système en roue libre...
Au collège Trinité, tout s'enraye et s'enchaîne, avec malice et cruauté, jusqu'à la catastrophe. Rires salvateurs et stupeur glaçante.
Le romancier Yves Ravey, professeur d'arts plastiques et de lettres en collège, auteur de pièces de théâtre, dont Dieu est un steward de bonne composition mis en scène par Jean-Michel Ribes au Rond-Point en 2005, compose les plaidoyers des parties adverses. Joël Jouanneau, metteur en scène, auteur, et Sandrine Lanno, fondatrice de L'Indicible Compagnie, signent l'adaptation du roman. Issue de l'Unité nomade de formation à la mise en scène du Conservatoire national supérieur d'art dramatique, Sandrine Lanno dirige deux comédiens face aux spectateurs devenus tour à tour élèves, membres d'une commission ou profs dans un duel au sommet. À partir du fait divers, événement anodin ou tragédie emblématique, les débats dressent des portraits drôles et féroces d'une humanité qui prend l'eau, perd pied et se noie.
"Dans une longue, longue séquence d'anthologie, qu'on voudrait sans fin tant elle est hilarante et glaçante à la fois, le censeur des études montre aux commissaires, c'éest-à-dire à nous, public, le plan de la piscine où s'est déroulé l'incident. Ou plutôt ce qu'il considère, lui, comme un crime, une tentive de meurtre, un scandale : ces quelques minutes pendant lesquelles les élèves du cours classique ont fait boire la tasse à leur professeur d'anglais, M. Pipota.
Voilà une histoire de potaches qui a mal tourné. Pas à cause des potaches mais de leurs profs. Conrad Bligh, le rofesseur principal, tout mou, tout taiseux, à la fois très subtil et un rien cynique : Grégoire Oestermann l'incarne, c'est le cas de le dire, magistralement. Et jean-François Saint-Exupéry, le censeur des études, dont on découvre peu à peu la folie totalitaire, la volonté de punir, de châtier, de manipuler, la capacité à articuler une interprétation délirante des faits : avec ine redoutable maestria, Philippe Duclos nous donne à voir un monstre plus vrai que nature.
Oui, l'Education nationale,avec ses hiérarchies, ses pesanteurs, ses huis clos et ses rudes finalités ("Quand tu sauras te vendre sur le marché du travail..."), peut devenir pathogène : cette pièce, adaptée du roman éponyme d'Yves Ravey, et mise en scène par Sandrine Lanno, en est la brillante illustration. Caricaturale ? On aimerait bien..." J.-L. P. - Le Canard Enchainé
"Le Cours classique, adapté du roman d’Yves Ravey, traite de l’effroyable avènement du langage contemporain, qui permet à deux êtres de se haïr poliment, de s’adresser les pires atrocités sans contrevenir aux règles élémentaires de bienséance. On a banni de l’école les sévices, mais ce verbiage vidé de sa substance est plus cruel encore que le coup de règle sur les doigts. Plus terrible parce qu’on ne peut rien lui opposer. À ce régime - sous ce régime, devrait-on dire -, la moindre souris accouche d’un Everest. C’est l’homme contre les robots, le fascisme des questionnaires à choix multiples : on voudrait faire valoir le jeune âge des « accusés », l’inconséquence propre à leur adolescence... Autant attendre un peu d’humanité d’un hygiaphone. Et c’est en cela que ce texte de 25 ans d’âge, servi par deux acteurs de grand talent, est résolument de son temps. On rit de leurs phrases alambiquées, froides comme un colin surgelé, de cet acharnement absurde à ne pas laisser le « crime » impuni. Mais, à la réflexion, nous ferions mieux de pleurer. Car ce M. Saint-Exupéry, avec son sous-pull en Lycra, sa veste de velours côtelé et ses chaussures à semelles de crêpe incarne peut-être ce qui nous attend. Une justice sans juges pour la rendre et un monde gai comme un bulletin de troisième trimestre." Philibert Humm - Figaroscope
Théâtre du Rond-Point 4 au 29 septembre 2019
La Comédie de Picardie (Amiens) 4 au 6 décembre 2019
La Ferme du Buisson - Scène nationale (Marne la Vallée) 25 janvier 2020
Théâtre de Chelles 28 janvier 2020
La Passerelle (Pontault Combault) 31 janvier 2020