Texte & Mise en scène Thierry JOLIVET
Avec Laure BARIDA, Fanny BARTHOD, Marion COUZINIÉ, Steven FAFOURNOUX, Quentin GIBELIN, François JAULIN, Julien KOSELLEK, Lilla SAROSDI, Paul SCHIRCK et Laurent ZISERMAN
Direction technique Nicolas GALLAND
Vidéo Florian BARDET et Nicolas MOLLARD
Lumière David DEBRINAY
Son Yann Sandeau
Production La Meute - Théâtre
Coproduction Les Célestins - Théâtre de Lyon, GRRRANIT SN Belfort, Théâtre de Nîmes, L’Allegro - Miribel
Sommeil sans rêve est un drame choral : dix histoires s’y entrelacent. Chacune à sa manière met en récit, en forme, en jeu, notre commune condition d’êtres mortels.
Sommeil sans rêve est une performance vidéographique : un film éphémère s’y fabrique sous nos yeux par le moyen du théâtre. Il donne à voir la singularité des images qui constituent notre perception et déterminent notre point de vue.
Sommeil sans rêve est une double méditation sur l’image - ce que nous appelons l’espace, et sur la mort - ce que nous appelons le temps.
I. Le fantôme d’une institutrice hante le monde qu’elle a quitté, entend les pensées des vivants, ceux à qui elle manque, ceux qui l’oublient. Ce sont les corps surtout que l’on voit. De la douleur, de la douceur, des rires. Les enfants qui furent ses élèves. La vie.
II. Un groupe de parole, au sein duquel se réunissent des inconnus responsables d’homicides involontaires, sous l’autorité d’un thérapeute à la conduite ambiguë. Des labyrinthes mentaux.
III. Le cadavre d’une boxeuse fait l’objet d’une enquête médico-légale vouée à établir les circonstances de son assassinat, tandis que sa conscience, qui semble lui survivre, remonte vers l’amont le fil de ses derniers souvenirs. Des gens au travail. L’ordre social.
IV. Une expérience, au cours de laquelle des intellectuels s’exposent volontairement à une série de dangers mortels. La philosophie à l’épreuve de la réalité. L’érotisme du péril et de la transgression.
V. Des parents dissimulent à leur enfant, atteint d’un mal incurable, la fatalité de son sort prochain. L’injustice absurde, sans visage, sans ennemi à accabler. Une spirale vers la folie. La force invraisemblable de l’amour.
VI. Lors d’une réunion au siège d’une grande société, un canular tourne mal et provoque une réaction en chaîne funeste à l’échelle mondiale. La toile capitaliste, son emprise, sa fragilité, sa logique grotesque. Des victimes si lointaines.
VII. Une équipe de tournage, bouleversée par le suicide mystérieux de l’un de ses membres. C’est une famille en crise, tout émerge de ce qui se taisait sous la surface. On cherche à surmonter et à comprendre à travers le travail, à travers la représentation.
VIII. Dans un contexte de tensions politiques et de surveillance globale, une unité d’intervention de la police se livre à des exactions meurtrières. La violence et les caméras s’engendrent mutuellement. La bêtise et l’horreur s’engendrent mutuellement.
IX. Une vieille femme en phase terminale, que l’existence a peu à peu murée dans la solitude et le ressentiment, reçoit une ultime visite. Ce qui devait s’achever dans l’amertume s’ouvre peut-être à la réconciliation, à la paix, aux souvenirs heureux.
X. Un marginal croise sur son chemin les personnages de toutes les autres histoires, au cours d’une nuit dont l’issue, déterminée par une succession de choix arbitraires, sera peut-être tragique - ou peut-être pas. La causalité, le hasard, l’arborescence du possible.
Les coulisses d'un théâtre, un gymnase silencieux, les rues d'une métropole plongée dans la nuit, le pont d'un pétrolier en haute mer, le sommet d'une tour de verre et d'acier, une forêt obscure, une chambre d'enfant, l'habitacle d'une voiture lancée à 200 km/h contre la glissière d'un viaduc, autant de paysages que peuplent les personnages de Sommeil sans rêve, histoire de destins reliés entre eux par un réseau de voies énigmatiques, histoire de fantômes et d’êtres irréductiblement vivants.
CRÉATION
Les Célestins - Théâtre de Lyon du 23 février au 4 mars 2023 - 8 représentations