LE PAYS INNOCENT

Texte et mise en scène Samuel Gallet

 

Avec Vincent Garanger, Théo Costa Marini, Olivia Chatain, Caroline Gonin, Aëla Gourvennec, Mathieu Goulin

 

Musique Aëla Gourvennec et Mathieu Goulin

Son  Fred Bühl

Scénographie en cours

Costumes en cours

Lumière Sam Steiner

Dramaturgie Pierre Morice

 

Administration et Production Agathe Jeanneau

Diffusion En votre compagnie (Olivier Talpaert)

La pièce

Un enfant est jeté du balcon d’un immeuble par sa mère qui vit seule dans une profonde misère sociale et psychologique. Quelques jours plus tard, une forêt gigantesque surgit et dévaste une région entière, détruisant l’ensemble des constructions humaines sur plusieurs milliers de kilomètres carrées. Des êtres réapprennent à vivre dans cette démesure végétale, se croisent, se rencontrent. Une garde forestière que le surgissement de la forêt a sorti d’une longue déprime, un jeune homme épileptique qui se fait appeler Deux Neurones, une CRS en fuite, un homme Wilfrid Kahn à la dérive qui se prend pour le père de l’humanité et qui erre dans les profondeurs de la forêt, trimbalant avec lui des échantillons de sperme et rêvant à la fondation d’une nouvelle civilisation.

 

Dans ce nouveau projet, Samuel Gayet s'interroge : Quels nouveaux récits face à ce sentiment de perdre la terre ? Comment exprimer l’irruption de cette menace démesurée dont nous ne savons que faire ? Comment la période actuelle vient bouleverser à de nombreux endroits nos conceptions de ce qu’on appelle nature, biologie, culture, avenir ? Pourquoi les ruines hantent-elles nos imaginaires ? Comment appréhender son devenir aujourd’hui, l’inventer, face à la catastrophe ? Que peut-on fabriquer qui puisse être éventuellement ressource pour ceux et celles qui viennent ?

 

"Je souhaite également travailler sur le motif de la forêt, de l’imaginaire de la forêt, du surgissement de cette forêt comme déploiement de rêves et de fantasmes face aux grandes destruction contemporaines. Ce texte s’inscrira également dans la recherche qui est la mienne de

proposer un théâtre rhapsodique agençant plusieurs formes littéraires et théâtrales (récits-dialogues-poèmes-fragments). Les trois écologies dont parle Felix Guattari, l’écologie mentale, l’écologie environnementale, l’écologie sociale, sont des axes majeurs pour nourrir

cette écriture et me permettent de percevoir comment - pour paraphraser Annie Le Brun - la dévastation de la forêt amazonienne est en lien avec la déforestation de nos imaginaires. Les questions par ailleurs sociales, d’appauvrissement de nos expériences sensibles, seront présentes dans ce travail. Formellement, j’aimerais pouvoir proposer un texte mosaïque avec différents chapitres, différents fragments, comme s’il s’agissait de rendre compte du nouvel écosystème de cette forêt, où plusieurs fictions se tisseraient, où plusieurs formes (dramatiques, épiques, poétiques) s’alterneraient afin de rendre compte peut-être d’un écosystème composite, celui de la forêt, celui des imaginaires dans ce contexte de catastrophe mondiale. Le pays innocent questionnera et le rapport que l’on entretient aux origines et à la descendance, à ce que nous projetons de nous-mêmes dans le monde qui vient et nos tentatives pour continuer d’inventer des espaces

de lutte et de vies, dans une uniformisation de nos modes de vies. Il sera question de la manière dont nous fabriquons des enfants et donc une société, de l’avenir qui nous échappe que nous engrossons chaque seconde. L’avenir, fait de catastrophes écologiques, de nouvelles épidémies, de mouvements sociaux et politiques, de luttes nécessaires, d’amours, d’inattendus, pour une habitation encore possible de la terre, de ce monde encore et toujours à reprendre et à réparer."