PIÈCE CHORÉGRAPHIQUE POUR 10 DANSEURS
Chorégraphie Kader Attou
Musique Henryk Mikołaj Górecki
Symphonie n°3 pour soprane et orchestre, opus 36
Éditions Chester / Éditions Mario Bois-Paris
Avec Aïda Boudrigua, Amine Boussa Capucine Goust, Erwan Godard Salem Mouhajir, Ioulia Plotnikova Sébastien Vela Lopez, Nicolas Majou Vaishali Trivedi et Majid Yahyaoui
Lumières Françoise Michel
Costumes Nadia Genez
Administration Cathy Chahine
Production Centre Chorégraphique National de La Rochelle — Kader Attou Cie Accrorap
Coproductions Festival Montpellier Danse 2010
La Coursive - Scène Nationale de La Rochelle, Chaillot - Théâtre national de la Danse, Théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Seine,
Grand Théâtre, scène conventionnée pour la danse – Ville de Lorient
Avec le soutien du Conseil Général du Val-de-Marne
Durée 55 min
En 1994, Kader Attou découvre, bouleversé, la Symphonie n° 3 dite des chants plaintifs, Symfonia Piesni Zalosnych, du compositeur polonais Henryk Gorecki.
Construite en trois mouvements lents pour soprano et orchestre, elle trouve sa source dans des chants religieux et populaires évoquant la perte d’un enfant durant les guerres et la souffrance d’une mère abandonnée à son deuil. Son point culminant sera la prière du second mouvement écrite par une jeune déportée pour sa mère sur les murs de sa cellule avant d’être exécutée par la Gestapo. Devenue célèbre dans le monde entier par l’enregistrement du London Sinfonietta et la magnifique soprane Dawn Upshaw dirigés par David Zinman, cette œuvre est d’une grande spiritualité et d’une luminosité incandescente qui porte en elle la tristesse et le mal provoqués par la volonté de l’homme mais aussi la force et la douceur dont l’amour pourrait être le socle.
Dix ans après, Kader Attou reprend cette pièce. Parce qu’elle est toujours en lui. Parce qu’elle rejoint cette humanité dansante qui fonde son travail, l’urgence absolue de vivre. Dans un monde en déséquilibre qui produit encore et inlassablement toutes sortes de guerre, cette symphonie résonne comme un combat, une marche langoureuse entre ténèbres et lueurs qui s’ouvre sur l’espoir. Souvent considérée comme une œuvre de la Shoah, Kader Attou réhabilite le désir de Gorecki d’en faire, avant tout, un hommage à la mère, à la femme, à celle qui porte en elle l’origine de la vie. Cette reprise s’attache à révéler la beauté des textes des chants, approfondir les tensions entre la danse et les vibrations de la musique pour à la fois unir les corps et démultiplier leurs différences. Sur le fil ténu des mélodies, la danse dessine des cycles de vie, attirant les corps vers la lumière, se laissant porter par le crescendo fulgurant des cordes et l’intensité de la soprane qui déchire le ciel sombre de sa voix claire.