LA QUESTION

 

Texte Henri Alleg

Mise en scène Laurent Meininger

Collaboratrice artistique Jeanne François

 

Avec Stanislas Nordey

Scénographie Nicolas Milhé et Renaud Lagier

 

Régie générale Bruno Bumbolo

Lumière Renaud Lagier

Son Mickael Plunian

Constructeur Ronan Ménard – Côté décors

Photos © Jean-Louis Fernandez

 

Production Compagnie Forget me not Eux Trémä Production - Mickaël Le Bouëdec

Coproductions Théâtre National de Strasbourg - Fonds de Dotation du Quartz, Scène Nationale de Brest – L’Archipel, Scène de territoire pour le théâtre, Fouesnant-les-Glénan - Théâtre du Pays de Morlaix - GRRRANIT, Scène Nationale Belfort

Soutien technique ThéâtredelaCité - Toulouse, Théâtre National de Bretagne - Rennes.

 

Avec le Soutien de la DRAC Bretagne, du Conseil Régional de Bretagne dans le cadre du dispositif d’incitation à la coproduction, de Rennes Métropole.

 

 

 

La pièce

Sur le plateau, bien sûr, c’est du théâtre… mais l’histoire est vraie : la reconstitution mentale, la convocation du souvenir, le partage de l’abomination.

 

Pour moi, tout part de cet endroit de la cellule, de ce rituel quotidien d’écriture sur des feuilles détachées de papier toilette. Car La Question naît au moment où son avocat demande à Henri Alleg d’écrire dans sa cellule de la prison de Barberousse, à l’insu des gardiens, ce qu’il a subi trois mois auparavant dans les chambres de torture de la villa Sésini. Son avocat lui demande un témoignage destiné à une action en justice ; l’instruction des faits doit par conséquent être rigoureuse. Henri Alleg s’inflige la torture de les revivre dans des détails inouïs d’une précision clinique. Son corps abimé produit un effort considérable d’introspection.

 

Reconstituer la torture avec minutie ne va pas de soi quand on en a été la victime. Étendre au vu de tous le linge sale de la France ne va pas de soi quand on risque la mort. « Le linge sale, voilà l’ennemi », dira plus tard Henri Alleg. La Question est un fragment du cauchemar du monde, un écrit de combat, un acte militant.

Dans sa cellule, Henri Alleg ne dispose que de brefs moments pour se consacrer à l’écriture clandestine de son témoignage. Plusieurs mois lui seront nécessaires pour venir à bout de ce court récit. Il est essentiel aussi que ces écrits parviennent à l’extérieur. Les membres du collectif des avocats communistes se chargent de cette mission. Par l’intermédiaire de plusieurs autres détenus et de leurs avocats, le manuscrit est sorti feuille par feuille de la prison de Barberousse. Henri Alleg n’a donc pas la possibilité de relire les feuilles déjà écrites avant de poursuivre. Sa mémoire est son unique repère, pour la torture qu’il a subie comme pour le récit qu’il en fait. Il est également contraint de ne pas lire à voix haute ce qu’il écrit. Le faire pour lui-même ou pour ses co-détenus serait trop risqué. Il pourrait mettre en danger d’autres que lui. On porte au théâtre un texte que l’auteur n’a pas eu la possibilité de relire intégralement ni d’oraliser dans sa cellule au moment de l’écriture.

 

La presse

  

"Ce tragique chapitre d’histoire que nous transmet Nordey, jamais donneur de leçon, superbement dirigé par Laurent Meininger, est un moment de théâtre rare, essentiel. Pour nous garder humain." TTT - Télérama - 26 juillet 2023

 

"Pudique, émouvant et fort : Alleg écrit d’abord pour les autres et on comprend, en le lisant, non seulement ce qu’est la guerre, ce que c’est que résister et comment on peut faire plier l’adversité avec les mots." La Terrasse - 2021

 

"Ne pas oublier, transmettre. Pour combler les trous de l’Histoire, de cette histoire maintenue sous silence. La mise en scène de Meininger laisse le récit advenir. Le jeu de Nordey est sobre, sur le fil, guidé par une voix intérieure, un murmure qui déchire le silence et l’oubli."  L'Humanité - 2021