QUE SUR TOI SE LAMENTE LE TIGRE

 

Texte Emilienne Malfatto 

Adaptation et Mise en scène Alexandre Zeff 

 

Avec Lina El Arabi, Nadhir El ArabiMyra Zbib, Amine Boudelaa, Afida Tahri, Mahmoud Vito, Hillel Belabaci, Gregory Dargent et Wassim Halal

 

Scénographie et Lumière Benjamin Gabrié 

Création vidéo Nadia Nakhlé

Composition musicale Grégory Dargent

Chorégraphie Mahmoud Vito 

Assistante à la mise en scène Agathe Vidal

Dramaturgie Pauline Donizeau

Collaboration artistique Claudia Dimier

Costumes Sylvette Dequest

Régisseur général et lumière Thomas Cany

Régisseurs plateau Margault Willkomm et Damien Rivalland

Régisseur son Arthur Legouhy

 

Production La Camara Oscura

Production et administration de tournée EMC - Saint-Michel-sur-Orge

Coproduction Théâtre de Choisy-le-Roi, scène conventionnée d'intérêt national - art et création pour la diversité linguistique , EMC - Espace Marcel Carné, Saint-Michel-sur-Orge, Théâtre Romain Rolland - scène conventionnée de Villejuif

Soutiens DRAC Île-de-France, Région Île-de-France, Conseil départemental du Val-de-Marne, Jeune Théâtre National, SPEDIDAM, ADAMI

 



La pièce

Dans l'Irak rural d'aujourd'hui, sur les rives du Tigre, une jeune fille franchit l'interdit absolu : hors mariage, une relation amoureuse, comme un élan de vie. Le garçon meurt sous les bombes, la jeune fille est enceinte : son destin est scellé. Alors que la mécanique implacable s'ébranle, les membres de la famille se déploient en une ronde d'ombres muettes sous le regard du Tigre. Inspirée par les réalités complexes de l'Irak, Emilienne Malfatto nous fait pénétrer avec subtilité dans une société fermée, régentée par l'autorité patriarcale et le code de l’honneur.

 

 

Un roman inspiré d’un véritable fléau : Le crime d’honneur

Les autorités irakiennes trouvent chaque mois des corps de femmes criblées de coups de couteaux ou abattues par balles. Souvent, les familles des victimes ne peuvent pas cacher leurs corps, alors elles les enterrent ou les jettent dans des décharges.

Les histoires et les secrets de nombreuses femmes ont été racontés sur les réseaux sociaux après leur meurtre. Les médias sont devenus le porte-voix des femmes irakiennes pour dénoncer les crimes d’honneur et les féminicides.

La culture patriarcale, le sexisme et l’oppression a coûté la vie à de nombreuses femmes tout en protégeant les coupables des griffes de la justice, comme le montre le cas de Dina Talib. Originaire du village de Shuaiba dans le sud-ouest de Bassorah, Aya Talib, 20 ans, était en pleine conversation téléphonique avec sa sœur lorsque cette dernière a été tuée par leur frère. L’homme a utilisé un fusil AK 47. Sa famille avait récemment découvert que Dina fréquentait un homme en secret. Plus tard, la famille racontera à la police que le coup est parti par erreur pendant que son frère nettoyait l’arme à la maison.

Samea Ramy, une militante féministe, explique que les violations graves commises contre les femmes ne font généralement pas l’objet d’enquêtes et que l’agresseur reste souvent impuni. Par peur des représailles, la police, qui connaît souvent l’identité du tueur, ne fait rien. « Dans notre société, la vie des femmes est accessoire alors que les autorités irakiennes ferment les yeux sur la situation ».

 

 

 Alexandre Zeff  :

« Après avoir terminé la lecture de Que sur toi se lamente le Tigre, je suis resté sans bouger un long moment, totalement bouleversé par ce que je venais de lire et par la manière dont la beauté de l’écriture avait réussi à transcender cette histoire, inspirée de notre effroyable réalité, en un oratorio étourdissant et lumineux.

Dans ce récit fulgurant salué par le Prix Goncourt du Premier roman, Emilienne Malfatto réussit un tour de force impressionnant.

Dans l'Irak du Sud rural où sévissent encore des combats, elle parvient à nous faire traverser la complexité d'un pays grâce à l'intimité d'une famille, nous plongeant ainsi en pleine tragédie contemporaine. Une jeune fille sera tuée par son frère, elle le sait depuis qu'elle est tombée enceinte hors- mariage et que son amoureux clandestin est mort aux combats avant de pouvoir l'épouser. Elle se raconte, rejointe par le choeur des membres de sa famille, tous et toutes impuissant·e·s face au fatum en marche, inexorablement. »

 

  

Le calendrier